Le Renouveau environnemental
Par Gilles Marchand

Nous allons au devant d'une immense refonte de nos modes de vie. Mais si nous ne parvenons pas à instaurer un autre rapport à notre milieu et le nouveau modèle économique planétaire qui doit nécessairement l'accompagner, nous pourrions en perdre tout le bénéfice.

Nous sommes collectivement entrés dans une nouvelle ère, directement impactée par l'Homme, l'Anthropocène… Partout les signes qui nous viennent sont clairs et témoignent de l'irruption dans nos vies de phénomènes climatiques irréfutables. Le climato-scepticisme qui a présidé, à l'instigation de tous les lobbies qui sont à la croisée de l'écologie et de l'économie, n'est plus tenable.

Les choses sont claires.

Ou nous nous laissons berner par des gens dont les intérêts vont clairement à l'encontre des intérêts de l'humanité et nous risquons de voir les crises s'empiler et devenir ingérables. Le trading à haute fréquence produit une disruption financière et des avantages exorbitants du droit réel. Aujourd'hui 67 personnes dans le monde possèdent davantage que les 3,5 milliards les plus pauvres. Ce déséquilibre est grave et lourd de conséquences mortifères. Beaucoup de parents sur cette planète n'ont pas les moyens de nourrir et de soigner leurs propres enfants qui meurent de la manière la plus sordide : la faim et des maladies induites par la pauvreté… Ce déséquilibre n'est plus acceptable. Il doit être rééquilibré par l'invention de mode de répartitions nouveaux, une philosophie sociètale offrant, à la croisée du meilleur de la tradition libérale au bon sens du terme, et d'une social-démocratie réinventée qui correspondent aux nécessités des temps nouveaux qui nous viennent, une nouvelle approche politique.

Ou, à l'inverse, nous refusons cette logique désastreuse en admettant les leçons du milieu et en tirant toutes les conséquences. Il est urgent de faire ce saut conceptuel, à savoir passer de l'apathie dramatique d'une génération d'hommes politiques dont la plupart ont abdiqué face aux industriels à la nécessaire, l'indispensable action qui nous verra enfin nous mobiliser. Sauver notre qualité de vie et offrir des perspectives constructives aux générations qui nous suivent, n'est pas une option, c'est la condition sine quæ non d'un prolongement harmonieux de la vie sur cette Terre qui a été pour le genre humain un éden que nous ne voulons pas voir un jour se transformer en Enfer.

Beaucoup de dangers nous guettent. Notre mode de production, loin de nous assurer la prospérité à laquelle nous pouvons légitimement aspirer, est passé au fil des années, de la solution qu'il semblait fournir, et qu'il représentait encore récemment à nos yeux, au problème qu'il est devenu pour la plus grande partie de nous tous. Quand des aberrations écologiques sont issues des logiques économiques qui sont à l'œuvre, quand nous sous traitons à l'autre bout du monde des produits que nous réimportons ensuite pour les consommer sur place, on s'aperçoit clairement que l'on marche sur la tête en tant qu'espèce. Notre interdépendance globale et la conscience internationale des enjeux qu'elle a entrainé sont en revanche une bonne chose. Ils commandent à notre génération une attitude et un regard rénovés sur ces problématiques. Changer d'approche parait aujourd'hui crucial, tant l'aveuglement et le fatalisme actuel nous placent en situation imminente de danger. 

Nous devons passer d'une culture du gâchis et d'une crise de l'excès, à une gestion de la rareté et à une prise en compte de notre empreinte écologique afin de développer des pratiques économiques renouvelées qui permettent de modifier la nature des prélèvements qui seront faits, d'une consommation de soixante pour cents des ressources en eau de la planète, à une utilisation restreinte, de l'ordre de deux à trois pour cents des volumes aquatiques disponibles. Cette ressource sera essentielle à notre développement futur. Elle nous permettra de mieux gérer l'irrigation de l'agriculture mondiale, de creuser des puits là où ce sera nécessaire, de dessaler massivement l'eau des régions côtières afin de la distribuer à travers des réseaux d'adduction d'eau qui devront innerver les régions plus continentales de l'intérieur des terres. Enfin, l'eau deviendra un élément prépondérant du régime énergétique à venir. Sa molécule que l'on peut disjoindre par électrolyse, recèle à la fois de l'oxygène dont la constitution de réserves massives va très vite s'avérer indispensable et de l'hydrogène, qui est appelé à devenir le principal vecteur énergétique de l'avenir.

Couplé aux piles à combustible dont il permet le fonctionnement, il produit de l'électricité et de la motricité dans les voitures à hydrogène, pour lesquelles il assure une autonomie de 300 à 600 kilomètres. Cette technologie, associée à l'exploitation des surplus énergétiques permettra de stocker l'énergie et de donner aux énergies renouvelables la possibilité de couvrir à terme 100% de nos besoins. Le carré solaire, électricité, eau, hydrogène sera l'alpha et l'omega du cycle énergétique qui va se mettre en place à large échelle. Aujourd'hui les véhicules à hydrogène, dans tous le domaines des transports, permettront bientôt, dès l'horizon 2015, une commercialisation généralisée et des installations de stations services spécialisées qui couvrent les besoins sur l'ensemble du territoire européen par une défiscalisation de l'installation des bornes dédiées. Défiscalisation qui sera très vite amortie pour les opérateurs et pour l'état. Il sera possible d'imaginer à terme une génération de voitures hybrides électricité et hydrogène. Nous avons beaucoup à gagner en termes de santé publique d'une généralisation d'automobiles rejetant zéro émissions de dioxyde de carbone. La vapeur d'eau ainsi générée produira une chute dramatique des rejets atmosphériques de produits polluants, renouvelant l'air respiré dans les grandes agglomérations aujourd'hui polluées. Un bol d'oxygène particulièrement bienvenu qui permettra d'améliorer la santé respiratoire des populations concernées, notamment des plus jeunes, qui produira une réduction de l'asthme, des éventuels cancers induits qui ne se déclencheront pas et une espérance de vie accrue.

Ces bénéfices sont cruciaux pour les habitants des grandes mégalopoles. Les modes de vie devront eux-mêmes parallèlement évoluer afin d'installer une économie circulaire à même de retraiter les déchets qu'elle produira. Aujourd'hui, nous gâchons un tiers des ressources alimentaires que nous consommons en les jetant à la poubelle. Cela crée des conséquences en termes de transformation des déchets. Nous avons dilapidé en quelques décennies 150 ans de capital naturel, toutes ressources confondues. 80 % des matières premières seront épuisées à la fin du 21ème siècle. Nous risquons alors d'atteindre l'étape de la rareté…Or on sait ce que la géopolitique du pétrole a produit de guerres en un temps que l'on peut qualifier d'abondance. Imaginez les mêmes à l'œuvre en situation de raréfaction des ressources. Si le seuil d'épuisement est touché, les terres arables disparaîtront progressivement, les terres rares risquent de s'épuiser, les ressources halieutiques également, l'eau de manquer, etc…

Il nous faut créer les conditions d'une véritable coordination politique internationale. Les valeurs qui sont défendues concernent toute l'humanité : elles sont universelles… Or on le voit les égoïsmes, les nationalismes font florès. La Chine a précomptée la diplomatie africaine et s'y est arrogé des terres de manière importantes. Les ensembles union européenne, Chine et USA tirent chacun dans le sens de leurs intérêts particuliers.  Une forme d'irresponsabilité dangereuse… Il s'agit que l'interdépendance — dont nous sommes tous tributaires sous une forme ou une autre — devienne le référent absolu d'une espèce, l'humanité, consciente de sa vulnérabilité face aux événements climatiques qui se multiplient actuellement, qui s'unissent au nom de ses intérêts supérieurs, pour faire refluer les dangers qui nous menacent. Indispensable prise de conscience qui doit nous mener à coopérer tous azimuts au plan mondial afin de définir les solutions cruciales dont nous avons besoin.

Nous nous trouvons face à des inégalités qui croissent… C'est un paramètre important. Beaucoup de différences émaillent les composantes de l'Humanité. elle sont elles aussi un obstacle et un défi à résoudre. Mais aussi face à un monde très communicationnel. C'est une des réalités actuelles essentielles. Ls réseaux sociaux. L'humanité a désormais les moyens de comparer… Quand le médicament d'une maladie qui emporté un nouveau né se trouve de l'autre coté d'un fleuve, d'une frontière, d'une mer, voire d'un mur cela devient insupportable et crée des tensions. 90% des gens sont au sud et 80% des brevets sont au nord… Une nouvelle ère où le monde s'est découvert… Or l'humiliation et la frustration peuvent être exploités par des politiques sans scrupules, dans le sens du populisme et des réflexes instinctifs… Les inégalités ne font que renforcer cette notion.

Une constatation : si nous ne nous mobilisons pas, nous n'aurons aucune chance de vivre en paix au 21ème siècle. Il faut donc agir enfin, et c'est tout l'enjeu de la mobilisation que lance la France à l'occasion de la conférence de Paris sur le climat en 2015. Le regard porté sur ces problématiques est essentiel et doit être changé d'urgence. Chaque jour d'inaction qui passe nous rend moins maîtres de notre destin. Si nous changeons, nous passerons de la prédation à la protection, de la concurrence à la coopération...

Il s'agit de changer de paradigme.

Chaque rapport qui est publié que ce soit du GIEC ou de la Banque Mondiale confirme les constats les plus alarmants. Une montée dangereuse des périls qui commandent une réaction concertée, non seulement des politiques, mais aussi des journalistes, de la société civile et des citoyens, qui sur une échelle individuelle, peuvent apporter la différence à laquelle nous aspirons désormais.

Alors que faut-il faire ?

Si nous ne faisons rien, rien ne résistera à la conjonction de la crise environnementale, énergétique et humaine… Allons nous accepter les fléaux qui se dessinent ? Il faut voir autrement le choses. rien qui ne m'effraye tant que le scepticisme, l'immobilisme et le fatalisme…

Notre époque se caractérise par la profusion des moyens, et la confusion des intentions disait Einstein. Or, la créativité est en marche dans tous les domaines. C'est la première phase. Quelqu'un pense à un décryptage précis. Nous devons questionner notre rapport au progrès. C'est la deuxième phase. Ne le confondons nous pas avec la performance. Le progrès n'est plus linéaire. Cette idée a au moins du plomb dans l'aile. L'Homme s'est un peu perdu, englué dans une crise culturelle où on ne sait plus si l'économie est une fin ou un moyen. On place les hommes, le capital humain, au service de l'économie, de la machine et des systèmes au lieu de voir l'inverse se produire comme ce serait souhaitable. Il s'agit que nous investissions dans la recherche et que nous redonnions un sens au progrès. Il va falloir renoncer à certaines des choses superflues qui nous encombrent et faire preuve du meilleur du génie humain pour endiguer cette conjonction de crises majeures, sinon nous sacrifierons l'avenir au présent.

Tous les outils doivent être mis en place pour la conférence de Paris sur le climat en 2015. Mais celle ci commence en décembre 2014…. "Si on échouait à Paris, ce serait comme si l'humanité agitait une éprouvette" (Edgar Morin).

Or il y a des issues de secours. des outils technologiques nous viennent mais pas seulement, des outils économiques. Il ne peut y avoir d'exonération de charges en matière de climat tant le enjeux sont universels. Il faut se mettre d'accord globalement. Personne n'a intérêt à gommer la mutation. La somme d'égoïsmes doit devenir une somme de solutions.

Notre ultimatum : les deux degrés en moyenne de l'élévation du climat. C'est supportable, mais ce n'est ni insignifiant, ni indolore. Au delà tous les scénarios sont terribles. Des terres stériles, mortes, des migrations non maitrisées, un accès raréfié à l'eau, une désertification, etc. La détérioration de nos écosystèmes est inadmissible. Allons nous rester bras ballants ? Il faut sortir de l'économie carbonée, des énergies fossiles.

Les énergies renouvelables pourraient couvrir 100% des besoins. Il faut un changement d'échelle via des investissements massifs pour que les coûts tombent. La rentabilité viendra quand la courbe de l'efficacité énergétique croisera celle des coûts, or c'est le cas en ce moment. Nous allons définir un nouveau modèle énergétique. Les différences en termes d'efficacité énergétique rendront l'énergie abondante et bon marché mais il ne faudra pas réintroduire le vieux moelle économique basé sur le gâchis et l'usure quasi programmée des ressources. On peut dégager un facteur de 4 à 10 de réduction de l'utilisation. Faire des économies. Les énergies intermittentes nous offrent des solutions intéressantes. Le solaire, le vent. Le stockage de l'énergie deviendra très vite une réalité. Face à la contrainte la recherche est extrêmement rapide. Notamment les énergies marines. Il y a l'équivalent énergétique de 3 à 5 EPR au large du Cotentin. La houle, le différentiel thermique peuvent aussi être exploités. La biomasse produit du CO2 qui pourrait être détourné pour produire des algues qui pourraient elles mêmes produire des plastiques biodégradables, ou des carburants.

Les réseaux intelligents produisent des réactions intelligentes couplées à la domotique.

Le futur est en marche ! Il faut entrer dans la transition énergétique. Cela dépend des politiques. On passerai de l'économie linéaire, qui est une économie du jetable, demandant beaucoup d'énergie, produisant beaucoup de déchets et employant une faible masse salariale, à l'économie circulaire où les déchets deviennent des ressources. Il faut les intégrer dans des cycles plus biologiques. Revoir les composants et les matériaux pour éliminer la toxicité en amont. Nous précisons sur la question des terres rares que la France dispose de façades sous marines qui pourraient lui assurer l'exploitation de nodules polymétalliques (NDLR). Les transformer dans l'autre sens n'est pas une fatalité. Le modèle économique de demain avance, même s'il se heurte au mur des conformismes… Les frileux font l'inverse du nécessaire. C'est le cas dans un contexte nationaliste de replis identitaires. Nous devons instituer une mondialisation en partage. Substituer au libre-échange le juste-échange.

D'où l'importance de la mobilisation de la jeunesse dans les réseaux étudiants, notamment. On descend dans la rue pour tout sauf pour la planète. Nous somme sen train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis et il faut que les jeunes prennent le relais et exigent des politiques des actes concrets, ambitieux et efficaces. Les problèmes sont nombreux mais peut on occulter la science et ses avertissements ? Les chiffres des grandes compagnies d'assurance sont éloquents. Là où les frais des catastrophes naturelles étaient d'un milliard de dollars aux états unis par an en 1990, ils sont passé à 10 milliards en 2000, 40 milliards en 2010 et peut être 60 milliards avec le événements du New Jersey. Il faut absolument éviter de telles déprédations, mais le coût de l'inaction pourrait être exponentiel.

Nous sommes entrés dans l'ère de la précarité énergétique. Beaucoup de foyers, y compris en France souffrent de ces manques. J'avoue que face à ces problématiques, l'apathie générale vous fait vous sentir parfois un peu seul. Pourquoi faut-il dépenser tant d'énergie pour des enjeux qui devraient être consensuels dans cette marche inexorable vers la catastrophe garantie si nous conservons ce côté passif qui marque les échecs inadmissibles. Dans ce contexte, les divisions politiques apparaissent pour ce qu'elles sont : absolument ignobles. Il faut appeler les journalistes et les politiques au sens des responsabilités.

Agissez !

Mettez vos préjugés et vos à priori au vestiaire. Beaucoup de gens imaginent que la démographie est le principal problème. C'est un  sujet et il faut en imaginer une maitrise via la contraception, mais ce n'est pas le problème déterminant. Gandhi disait que la Terre contient bien assez pour les besoins de chacun mais pas assez pour la cupidité de tous. Il faut supprimer tous les prélèvements non indispensables. Diminuer cette empreinte, emprise écologique qui fait que nous consommons 10 fois plus que nos parents.

Pour produire 10 kilos de viande de bœuf, il faut une tonne d'eau… 60% de l'eau disponible va à l'agriculture. Alors qu'il fallait creuser à 10 ou 15 mètres au Penjah par exemple, pour trouver de l'eau, il faut désormais creuser à 100 ou 150 mètres. Nous n'aurions si nous savions mieux la gérer besoin que de 2 ou 3% de l'eau pour assurer la croissance. Il faut que nous changions nos méthodes.

60% des prises de pèches sont actuellement rejetées par soucis de respect des normes ou des principes nouveaux de la pèche. Chaque fois que l'on cible une espèce, 80 espèces sont impactées par les filets tels qu'ils sont conçus aujourd'hui.

L'industrie automobile est un sujet important. Doit on continuer à produire des vitres qui peuvent toutes rouler à 140 à l'heure et consommer 5 à 6 litres de super au 100. Faut-il continuer à produire de grosses berlines allemandes ? Faut-il que les crevettes écossaises soient traitées en thaïlande pour revenir être consommées à Edimbourg. Faut-il dans l'agroalimentaire qu'un camion de tomates venant de Norvège croise, sous le tunnel de Fourvières, un camion venu d'Espagne qui va en Suède ?

Quelles actions politiques recommander ?

Nous vivons une crise de l'excès, une incapacité à se fixer des limites. Si cette propension nous a conduits sur la lune ou permis de découvrir l'Amérique, il faut que nous nous auto-régentions pour prendre en compte les limites physiques du monde. Il n'y a que les fous — ou les économistes — qui croient que l'on peut avoir une croissance infinie dans un monde fini. Il faut se fixer des limites à l'échelle internationale.

Les réseaux électriques intelligents permettront de mieux gérer les appareils ménagers. La mise en veille, la domotique, les smart-grids permettront de stocker individuellement une surcapacité énergétique pour la restituer au réseau en cas de peak de consommation. Or, on voit tant d'immeubles de bureaux illuminés la nuit. Alors que l'on pourrait avoir des systèmes qui permettent de déclencher l'éclairage en fonction des besoins. On doit également intégrer le coût de l'énergie dans les automobiles.

Alors pourquoi l'inaction des politiques ? Le coût de la crise pourrait devenir ingérable. C'est une chose assez évidente : nous ne pouvons nous passer d'écouter l'édification des réponses. Une mobilisation politique doit absolument intervenir, sinon nous serons balayés. L'heure de l'action politique a sonné. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité nous devons faire ce saut conceptuel.

L'histoire repose sur trois échelles de temps :

L'héritage du 19e et 20e siècle, insuffisamment pris en compte.

La dette économique et nous savons ce qu'elle représente.

La dette écologique : Nous avons une dette démographique. Sans action de notre part, les choix d'aujourd'hui peuvent remettre en cause la possibilité d'un lendemain à long terme. Suivant que nous ayons des lunettes de vue de près ou de loin et suivant le regard les décisions que cela implique changent du tout au tout. ce sont des problématiques complexes qui demandent beaucoup de travail de la part des politiques. Il faut beaucoup bosser pour être au niveau. Revenons à la polémique et à la vision d'Arnaud Montebourg sur le gaz de schiste. Evidemment, les Etats unis sont devenus exportateurs de gaz, là où ils importaient leurs ressources. Faut-il le faire en France. Bien sur ne pas interdire la recherche mais ce sont encore des énergies fossiles qui produisent du méthane, 24 fois plus impactant que le CO2 sur l'atmosphère. C'est exactement ce qu'il ne faut pas faire. Arbitrer est devenu plus difficile qu'avant.

C'est une priorité, mais si les hommes politiques peuvent être formidables pris individuellement, dès que s'établit la logique de groupe, ils devient des bêtes affamées. La conscience collective produit la consigne. Ils chassent en meute avec l'amnésie qui peut le caractériser face aux enjeux réels dès qu'ils sont dans l'opposition. On assiste à un torpillage de toutes les initiatives constructives. Les enjeux de société entrainent des joutes permanentes dont la négativité s'avère contre productive à une échelle géante.

Nous vivons une irresponsabilité politique grave… C'est le temps de la décision pour des gens qui ne comprennent pas grand chose à ces problématiques. Ce sont effectivement des problématiques complexes qui demande une prise en compte de tous les éléments de la décision, une analyse systémique, compliquée. Or, la gauche a sous traité auprès des écologistes ces mêmes problématiques, donnant à la droite l'impression que les traiter, c'était se gauchiser. Les stratégies électorale sont tragiques.

On assiste à une résistance au changement. Par rapport à ses causes, le modèle dominant n'est plus la solution. Il est bel et bien devenu Le Problème !

Il faut une remise en cause de nos modes de fonctionnements politiques, mais à l'ENA, l'écologie est encore envisagée comme une option !  On marche sur la tête. Il faut une feuille de route commune à tous. Or, c'est le dernier qui prend la parole qui s'exprime sur ces sujets et les oriente. C'est pourtant un sujet transversal qui couvre l'agriculture, l'industrie, la pèche, le logement, le tourisme, etc.

L'hydrogène pourrait bien nous tendre une solution majeure à la crise.

Mais nous avons préféré instituer les agro-carburants couteux en surfaces agricoles, qui ont provoqués, comme l'avaient pronostiqué les plus pertinents de nos chercheurs, une immense crise alimentaire.

Il nous faut avoir un temps d'avance. Chaque jour le soleil dépose dans notre escarcelle, 8000 fois plus que les besoins quotidiens. Une énergie abondante est souhaitable mais elle ne doit pas remettre en selle l'ancien système qui est mortifère. C'est l'exemple des IPhone 5 qui sont conçus pour ne pas être recyclables. On ne peut même pas ouvrir la batterie. Il faut imaginer des mix moins impactants. Placer les hydroliennes plutôt sur des bancs de sable plutôt que sur des récifs coraliens.

L'argument des taxes écologiques a fait que beaucoup se sont acheté une seconde voiture. Les politiques pilotent à vue, sans réelle vision prospective.

Il faut créer un lieu apaisé où seront traitées toutes ces questions comme dans un grand parlement écologique. je pense au Conseil économique, social et environnemental. En associant la société civile et les citoyens, on peut redéfinir les modalités de l'action politique et en faire une chambre du futur. Il faut apporter la réponse, y compris pour des politiques qui se comportent d'une manière indigne.

Le 30 juin 2014, à Tavalu, la première île du monde qui va être submergée par la montée des eaux un message sera lancé au monde, une déclaration. Un appel à la jeunesse du monde.

Aujourd'hui les verrous de la contrainte écologique sont au carrefour de tous le grands lobbies, installés, avec pignon sur rue dans les grandes institutions mondiales, comme à la commission européenne. Les politiques ont trop souvent abdiqué face aux industriels. Or, l'Europe est défaillante, mais son marché intérieur représente 70% de ses échanges. Si nous fixions des objectifs ambitieux, les industriels suivront. Le problème industriel de la Zoé pourrait être résolu par la défiscalisation des bornes de recharge électrique dans tous les supermarchés de France. Défiscaliser des bornes à 1000 euros pièces permettrait un amortissement très rapide et d'équiper demain matin, de mailler tout le territoire national en bornes électriques (Selon Michel-Edouard Leclerc NDLR). Un inventeur français génial, découragé par l'apathie des politiques, s'est finalement tourné vers les états unis, pour des recharges ultra rapides. Aujourd'hui, son entreprise compte plus de 60000 bornes aux USA !

Mais la clef réside peut-être dans l'arme de la fiscalité, utilisée de manière équilibrée et intelligente. Il faut une fiscalité écologique qui taxe les revenus qui ne sont pas issus du travail. Une taxe sur les profits financiers. Il y a là du grain à moudre pour redonner de l'air aux états !

Une fois que nous aurons effectué ce saut conceptuel, une fois que nous aurons institué le régime énergétique moins prédateur qui permettra une évolution harmonieuse en liaison avec les possibilités réelles de notre milieu, nous aurons institué un nouveau modus vivendi, créé un nouvel état de santé planétaire, alors tous les autres domaines du Renouveau se trouveront validés et nous pourrons accompagner avec bonheur la naissance d'une civilisation d'un degré de sophistication jamais rencontré auparavant, qui soit à la fois solide, durable et porteuse saine de tous les espoirs que nous aurons placés en elle.



Nous tenons à remercier Nicolas Hulot dont la conférence à la Sorbonne du 8 avril 2014 sur les enjeux du 21ème siècle a largement inspiré ce texte...


Gilles Marchand
Paris, Juillet 2015




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