Août
2018

L'actualité du Mois



L’Afrique Terre Promise du Numérique
Par
Gilles Marchand


L'Afrique en a fait du chemin depuis vingt ans, passant d'un paradigme à l'autre, depuis le début — entre autres — de notre engagement pour le développement du continent grâce au levier de l'informatique, quand nous étions informatique sans frontières.

Excellent reportage sur Arte sur L’Afrique nouvel eldorado du numérique. Que de chemin parcouru depuis la création d’informatique sans frontières en 1995. Aujourd’hui les africains s’émancipent et créent leurs propres solutions. Un merveilleux retour des choses quand tout un continent reprend ces technologies pour les adapter à ses besoins concrets. On en est plus du tout à la réduction de la fracture numérique nord sud qui était l’origine du mouvement. On entre dans un autre âge plus soucieux d’environnement et boosté par une géniale ingéniosité, une formidable débrouillardise qui permet des miracles. Les possibilités sont énormes : « on se prend en main et on agit ».

La Révolution numérique est en marche en Afrique ! Nous pouvons affirmer avec Nicolas Goldstein du cercle les EChos que '"Education, investissements dans les infrastructures, implication du secteur privé, implantations de groupes étrangers : l'Afrique numérique bouillonne, au point d'espérer occuper un jour une place de choix dans le monde digital. Longtemps en retrait dans le domaine du numérique par rapport aux autres continents, l'Afrique et les pays qui la composent sont aujourd'hui en plein développement dans ce secteur et compte faire des nouvelles technologies le fer de lance de l'économie africaine. Beaucoup de dispositions ont été prises de la part des gouvernements pour permettre l'essor du numérique. Différentes spécialisations ont émergé du continent".

Chaque pays cherche à présent à faire au mieux comme le relatait aussi il y a quelques années un reportage dans "Un œil sur al Planète" qui traçait un parallèle entre l'arrivée d'internet, le développement de l'éducation à l'ordinateur, la montée en puissance des infrastructures, notamment des cables sous-marins, la multiplication des téléphones portables, et la création de nombreuses startups qui commencent à bénéficier des investissements internationaux et des aides des états qui passent du financement préalable des ONG à celui des entreprises sociales, apportant un service public aux usagers. Beaucoup de technologies sont nées ou se sont développées en Afrique comme le paiement par téléphone, la météo agraire, les cours des matières premières en ligne sur smartphone ou la cartographie collaborative interactive qui sert à gérer les situations de crises comme à Haïti et qui est maintenant utilisée dans le monde entier.

Nous éprouvons une vive fierté à l'idée d'avoir été les témoins de cette révolution, leurs accompagnateurs, parfois, et à l'origine d'une idée force reconnue comme telle par la DGLF qui a compris dès l'origine tout son potentiel. La Réduction de la Fracture numérique Nord Sud, en l'occurence. Aujourd'hui, nous entrons dans une nouvelle phase qui est celle de l'appropriation de ces technologies par les africains et leur détournements destiné à répondre à leurs propres besoins concrets et personnels. Ce n'est pas une puissance ingérante qui doit mener les débats, mais plutôt à une collaboration intelligente de se mettre en place. Les investissements sont les bienvenus, mais il sont plus une sorte de "kick start" avec que le moteur économique africain ne démarre pleinement.

Il est symptomatique que l'un des foyers de cette révolution soit le Rwanda, car après 1994 et en 1995, tout ce que l'on pouvait espérer était de rebatir sur les cendres une nouvelle Afrique, stable et prospère. Ce projet est né de cette volonté. Comme une sorte  de volonté géante d'expurger la somme de chaos qui s'était fait et de trouver un levier puissant pour que l'Afrique et le Rwanda en particulier puissent inventer la résilience dont ils avaient tant besoin. L'histoire ne s'arrête pas là puisque des dangers menacent encore le continent, mais nous sommes convaincus d'avoir agi à ce moment là, précisément, dans le but de répondre point par point à la fatalité en lui substituant une providence que nous souhaitions voir s'installer durablement sur l'enseble du continent. Les luttes armées ont provoqué des déprédations qu'il fallait absolument compenser. Nous avons joué ce rôle, celui d'une force de paix dans un contexte très difficile. Voyant le chemin fait, nous contemplons l'œuvre accomplie... Avec une grande joie et un bonheur non feint.

Mais l'avenir s'ouvre, et avec lui de nouveaux défis auxquels il faudra à nouveau répondre. Nous sommes prêts et devinons certains des paradigmes nouveaux qui devront se mettre en place pour assurer la prospérité de tous. Une foule immense de questions auxquelles notre carte des problématiques venait répondre. Nous allons continuer modestement à assumer ce rôle à notre échelle. La réponse n'est peut être plus exclusivement celle des ONG, mais bien des entreprises sociales. Mais une pensée vertébrées, charpentée, sera toujours nécessaire pour éviter les écueils qui menacent le continent. Nous continuerons également à travailler au bien de l'Europe et à sa relation adulte à l'Afrique. Mais nous devinons d'avance tout l'enthousiasme que suscite pour nous tous la perspective de ce futur. La presse et les libertés qu'elle défend sont un puissant vecteur de transformation positive des sociétés africaines. Nous sommes impatients de voir émerger ce continent que nous aimons tant. Comme Mandela, et ceux qui ont servi l'Afrique, nous sommes avant tout les humbles serviteurs des peuples qu'elle compte. Simplement heureux d'avoir eu cette seconde chance de faire ce qui devait être fait...

1er Août 2018

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