Réitérer les erreurs du passé ne fera que reproduire les catastrophes du présent

Comprendre n'est en aucun cas excuser, ni éluder la nécessité d'une justice prononcée par le droit international, mais il faut être bien décérébré et ignorant de ce qui a pu se produire au Moyen Orient, notamment, et en Syrie ou en Irak, particulièrement, pour ne pas instinctivement réaliser la somme de souffrances qui se sont accumulées et ses effets sur une génération d'enfants qui n'ont bénéficié la plupart du temps que d'une éducation sommaire et qui ont été manipulés par des esprits réactionnaires, eux-mêmes confrontés à leur propre impuissance et humiliation lors des guerres menées sur leur sol. Il faut faire affleurer l'humanité bien réelle des personnes concernées et l'élever sans cesse par l'éducation et des politiques inclusives inspirées qui permettent à la prospérité et à la stabilité de revenir. Il faut changer notre propre point de vue car nous sommes ceux qui sont les plus solides en réalité et c'est à nous d'encaisser la révolte de ces hommes par un message de confiance et de force.

Je ne fais évidemment pas l'amalgame avec les assassinats, inouïs de violence, du 13 novembre, qui doivent être punis avec fermeté et le sont ou le seront, mais si nous ne déplaçons pas la logique de ce qui nous touche, nous n'arriverons jamais à quoi que ce soit de constructif. Or une paix ou, à tout le moins, une entente ne se bâtit que dans la capacité des parties de faire chacune un pas vers le nécessités de l'autre. Faire confiance aux aspirations de l'autre est la base d'une construction du respect mutuel, lui même facteur de l'extinction de la haine. C'est un chemin étroit mais bien réel et carrossable qui s'ouvre à nous. Qu'avons nous raté en tant que génération pour ne pas modifier les positions des curseurs. Réitérer les erreurs du passé ne fera que reproduire les catastrophes du présent. Nous ne pouvons continuer indéfiniment à récolter la tempête que nous avons par nous mêmes en grande partie semée.

La question de notre humanité est directement posée.

Cette ville, Paris, a été magnifique de courage, de vitalité et d'élégance à un des pires moments de son histoire. Elle a montré la voie, celle de la diversité et de l'intelligence tout en restant unie. Il lui faut peut être aujourd'hui revenir à sa vocation première, multi-séculaire de capitale de la Paix. Il revient peut être aux français d'inventer cette capacité de vivre ensemble à l'échelle du Monde. Nous devons montrer l'exemple d'une capacité plus grande que celle de la haine à laquelle on voudrait nous faire accéder, pour revenir à l'humanisme qui a toujours eu cours sur ce continent et nous a permis de vaincre les pires difficultés... Ce n'est qu'en changeant toute une série de paradigmes que nous permettrons l'émergence d'une génération réconciliée. Mais pour cela, il nous faut promouvoir l'équité, le droit et un partage équitable des richesses du monde pour contribuer à résoudre des inégalités qu'internet à rendues intenables. Cela ne veut pas dire renoncer à notre modèle mais bien, au contraire, de l'étendre au reste du monde. Nous avons une chance d'élever les autres à nous mêmes, mais cette fenêtre se refermera si nous ne sommes pas instantanément exemplaires...

Soyons donc résolument modernes : aimons les autres comme nous mêmes, moins évident et bêtement idéaliste qu'il n'y parait, plus sage et pertinent que la grande majorité des points de vue "va t'en guerre" qui s'expriment, apprenons davantage d'eux et faisons leur le cadeau d'une humanité à laquelle il accéderont enfin eux mêmes et pour laquelle le sentiment retour passera du ressentiment à la reconnaissance. Nous avons ce pouvoir. Faisons en bon usage. Il en va de l'avenir, de notre avenir et du leur, qui ont vocation à se rejoindre en une seule et même intersection, celle du peuple des habitants de cette planète, enfin unis et vivant en parfaite harmonie...