Nov.
2015

L'actualité du Mois



World Unite!
Par
Gilles Marchand


L’expérience et un minimum de recul historique suggèrent que la violence ne résout rien. La guerre n’est pas la solution. Ce qui est indispensable au contraire, c’est l’unité du monde face au totalitarisme de notre temps.

Ce qui vient de se produire à Paris est extrêmement grave. On ne peut que se sentir meurtris, écœurés, désespérés pour les jeunes gens innocents qui ont été assassinés indistinctement alors qu’ils étaient allés voir un spectacle de musique blues, une musique loin d’être dévoyée comme l’ont prétendus les assaillants. Paris était hier soir au centre de toutes les mobilisations positives. Un match amical entre les ennemis d’hier, devenus des partenaires européens et surtout la grande soirée de mobilisation contre le changement climatique de Climate Reality avec Al Gore et une foule de témoignages inspirés et intelligents venus du monde entier. Que s’est-il passé ? Un déchainement de violence d’une cruauté sans nom qui dissipe peu à peu l’abattement pour faire place au sentiment le plus naturel à savoir la colère et même une forme de haine retour qui va monter. Il ne fait pas se laisser aller à cet instinct qui parait être le plus fort mais qui est spécialement en l’occurence une réaction qui se trouve être mauvaise conseillère. C’est ce que veulent les terroristes. Nous entraîner dans la violence où ils se situent. Kundera, qui savait très bien quel était l’ennemi totalitaire en Tchécoslovaquie, décrivait très bien ce mécanisme : « Si tu croises un fou qui affirme qu’il est un poisson et que nous sommes tous des poissons, va tu te battre avec lui et enlever ta chemise pour lui montrer que tu n’as pas de branchies dans le dos ?  Discuter avec un fou c’est se teinter plus ou moins de lui. C’est céder à sa logique, à sa folie… »



Cette ultraviolence agit comme un révélateur des caractères qu’ils soient marqués par la bassesse de certains ou la grandeur des autres, mais à l’heure actuelle il nous faut passer outre les choses qui, hier encore, nous divisaient et retrouver l’unité, une unité qui doit se faire de manière unanime et sans équivoque au plan mondial contre la barbarie qui est à l’œuvre. Il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas se prononcer. Qui n’ont pas envie d’être entrainés dans une mécanique  infernale qu’ils ne maîtrisent pas. Sentiment d’impuissance au nom desquels des voix clairvoyantes doivent exprimer.

Que s’est-il passé depuis quinze ans ? Nous avons fait la guerre par procuration soit directement soit indirectement. Et qu’avons nous observé, à part l’approfondissement du fanatisme et la multiplication des foyers terroristes. Nous ne pouvons éluder un examen de nos responsabilités et des décisions prises au cours de ces années, mais nous savons aussi que nous sommes face à un précipité de nihilisme, de violence, de commandement absurdes issus du moyen age mental dans lequel gravitent des esprits enfumés livrés pieds et poings liés à une idéologie de la mort qui ne fait que provoquer catastrophes, deuils, reculs, renoncements.

Il est temps qu’une attitude plus constructive naisse dans l’esprit des dirigeants du monde. D’abord, un respect unanime de la personne humaine doit traverser toutes les consciences, une volonté d’unité internationale, de solidarité mondiale. Nous ne pouvons continuer comme avant. Le temps des tapis de bombes est révolu.  Volonté indistincte d’écraser sans faire de différence. Nous n’avons fait que reculer en tant qu’espèce humaine, ou presque. Il est temps que cesse cette logique, que la problématique change et se transforme pour une plus grande stabilité et prospérité mondiale.

Il est temps que retombe la poussière.

Il est temps que le monde s’unisse contre le véritables enjeux du temps, à savoir les dangers qui menacent l’humanité, les catastrophes climatiques, les sécheresses, les famines, les pandémies, les inondations, la pauvreté de populations qui sont ainsi fragilisées et insensiblement poussées dans le bras des djihadistes. Nous ne sommes pas ennemis, même si nous sommes face à un fascisme et une volonté de nous atteindre, de nous blesser, de faire du mal aux valeurs que nous défendons. La vengeance n’est pas la voie à suivre. La justice internationale va passer et elle sera implacable, mais au delà des condamnations qui vont intervenir, il faudra que tous les camps se posent la question du sentiment de l’autre, et évoluent les uns vers les autres afin de revenir vers un ordre public et une indispensable paix mondiale. Nous sommes les acteurs de notre vie et de notre attitude qu’elle soit d’ouverture et de compréhension à venir, une compréhension instantanée n’est pas demandée, de clairvoyance et de sagesse ou au contraire, de haine et d’intransigeance dépendra notre destin. Nous devons nous liguer pour lutter contre la barbarie. Nous devons être unis face aux criminels.

World Unite!


14 Novembre 2015

Placez un signet sur cette page qui dresse un tableau mensuel inédit de l'actualité...

Retour au sommaire

  INFORMATIONS SANS FRONTIERES • contact
Paris
France
Europe
UniversitÈs
Infos
Contact