Février
2015

L'actualité du Mois



Ukraine - Que doit faire l’Europe ?
Par
Gilles Marchand


La France et l’Europe ne peuvent rester bras-ballants face à l’aggravation de la situation ukrainienne. L’Histoire nous tend quelques indications précieuses à ne pas négliger…

La guerre entre l’Ukraine et la Russie, qu’on le veuille ou non, qu’on la camoufle en une soit-disant insurrection de pseudos séparatistes pro-russes pour en cacher la réalité aux opinions internationales et permettre une progression sous couvert de ceux qui sont d’authentiques troupes russes, est de fait bel et bien déclarée et nous devons nous préparer à répondre à cette éventualité avérée.



Que doivent faire l’Europe et le monde dans cette situation ? Nous sommes à nouveau confrontés à la volonté d’expansion folle d’un autocrate revanchard qui a établi un plan dont les attendus apparaissent chaque jour un peu plus clairs. Nous ne sommes pas condamnés à subir cette état de fait et à découvrir la vraie nature de ces intentions par étapes et faits accomplis. Semer la mort et le chaos dans un pays souverain (« Que l’Ukraine brûle » scandaient les manifestants pro-Poutine hier à Moscou dans un contre-Maidan). Les leçons de l’histoire sont claires. La passivité et le pacifisme sont les meilleurs alliés des despotes. Franco et son règne de quarante ans, aurait été brisé net si une Europe unanime était intervenue après Guernica. Hitler et ses invasions successives de l’Autriche, de la Tchécoslovaquie et de la Pologne, n’auraient pas été rendues possibles si Munich n’avait pas enteriné le réarmement de la Ruhr. Savoir fixer le curseur est fondamental. Civis Pacem, Para Bellum, le vieil adage est encore et malheureusement que trop vrai. Aujourd’hui l’Histoire, selon Jorge Semprun, grand européen et grand connaisseur des questions politiques du continent, enseigne que la fermeté avec ceux qui enfreignent les lois du droit international est indispensable. Nous devons montrer notre détermination et aider les ukrainiens. Ne pas les laisser mourir par centaines face à ce qui est une guerre d’invasion caractérisée. Les protéger en leur fournissant des moyens de répondre à la situation. L’Europe doit être à la hauteur politique de sa puissance économique.



Calmer les ambitions territoriales de Poutine et rétablir à terme des relations normalisées avec la Russie doit être notre motto. Nous ne pouvons nous passer d’un allié qui ne peut se passer de nous. Cette opposition est donc une folie que nous devons contribuer à désamorcer. Mais par la fermeté, pas par la soumission. Nous traiterons d’autant mieux avec un ensemble qui dysfonctionne que nous saurons lui insuffler l’exemplarité à laquelle nous aspirons de sa part. Nous voulons tous que la situation s’améliore. Mais elle ne sera purgée de sa violence que si nous appliquons à la lettre les principes fondamentaux du leadership. Il est impossible de laisser pourrir cette situation, mais en l’occurrence il faut cautériser le plaie, afin qu’elle cicatrise à terme. Faire des concessions à la sécurité au nom de la liberté, c’est risquer de perdre l’une et l’autre. Les peuples qui ont fait ce calcul l’ont malheureusement payé très cher. Nous avons un devoir d’assistance à l’égard de l’Ukraine.  

22 Février 2015

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