Agrocarburants et subventions au cœur du sommet de la FAO
Par AFP




Alors que les prix des denrées alimentaires sont montés en flèche depuis le début de l'année, les questions des agrocarburants et de l'impact des subventions agricoles ont dominé les débats lors de l'ouverture du sommet de la FAO à Rome, mardi 3 juin.

Dans son discours d'ouverture, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a dévoilé les grandes lignes d'un "plan d'action" contre la flambée des prix. Initié par une cellule d'urgence composée d'agences de l'ONU, du FMI et de la Banque mondiale, ce plan prévoit de débloquer entre 15 et 20 milliards de dollars (de 9 à 13 millions d'euros) et estime que les réserves alimentaires mondiales devront augmenter de 50 % à l'horizon 2030 pour faire face à la demande.
 
AFP/JAY DIRECTO
Un marché de riz à Manille, aux Philippines..

M. Ban a par ailleurs appelé les "nations à ne pas être tentées par des politiques alimentaires qui appauvrissent les voisins". Il a plaidé pour "un accord dans le cadre des négociations de l'OMC". "Certains pays ont limité leurs exportations ou ont imposé des mesures de contrôle des prix. Ces politiques qui nuisent aux pays voisins ne peuvent pas fonctionner. Elles ne font que créer des distorsions de marché et contribuent à faire encore grimper les prix", a critiqué M. Ban. 
Particulièrement visé, le Japon, qui, avec un tarif douanier pour le riz de plus de 500 %, a contribué à l'augmentation du prix de cette denrée de base. En guise de signe de bonne volonté, le premier ministre japonais, Yasuo Fukuda, a indiqué, mardi, qu'il était prêt à "débloquer à court terme plus de 300 000 tonnes de riz importé" et actuellement stocké.

"PROTECTIONNISME INTOLÉRABLE"

Ban Ki-moon a également appelé à "un plus grand degré de consensus international" sur les agrocarburants. La responsabilité de la production des agrocarburants dans la hausse des prix alimentaires ne fait pas l'unanimité. Le président brésilien, Lula da Silva, dont le pays est le deuxième pays producteur d'éthanol après les Etats-Unis, a estimé que "les biocarburants", qui sont soupçonnés d'aggraver la flambée des prix des denrées alimentaires, "n'étaient pas des bandits". Ils peuvent "au contraire devenir un outil important pour sortir les pays de l'insécurité alimentaire", a souligné Lula.

Pas convaincu, le président égyptien, Hosni Moubarak, a estimé de son côté qu'il fallait "freiner la production de biocarburants", en lançant un appel pour "un dialogue urgent entre importateurs et exportateurs de produits alimentaires et énergétiques".

Juin 2008


L'ONU réclame une nouvelle politique agricole mondiale

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