Un décès sur cinq dans le monde dû à une mauvaise alimentation
Par La Libre Afrique -  Par Paul Benkimoun et Mathilde Gérard Publié le 5 Avril 2019  à 00h30, puis mis à jour à 12h06

Une vaste étude internationale évalue l’impact sanitaire d’un régime alimentaire déséquilibré dans 195 pays.

Mal manger tue. En 2017, un total de 11 millions de décès dans le monde, soit un sur cinq, étaient attribuables à un mauvais régime alimentaire. C’est plus que le tabac (8 millions de morts chaque année). Aux premiers rangs des facteurs de risque figurent le sel, un apport insuffisant en céréales complètes et une ration quotidienne trop basse en fruits. Ce sont les conclusions d’une étude menée par 130 chercheurs réunis au sein du Global Burden of Disease (GBD, charge mondiale des maladies) par l’Institute of Health Metrics and Evaluation (IHME, Seattle) et que publie, mercredi 3 avril, l’hebdomadaire médical The Lancet.

Alors que les Nations unies ont lancé en 2016 une « décennie d’action pour la nutrition », ce vaste travail confirme la nécessité d’amplifier les efforts en matière de santé publique. « Cette étude est un signal d’alarme : à défaut d’adopter un régime sain, pour notre santé et pour l’environnement, nous n’irons pas très loin », avertit Francesco Branca, directeur du département de nutrition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’étude du GBD vient appuyer la prise en compte croissante des problématiques d’alimentation au niveau mondial. « Il y a une prise de conscience de plus en plus forte de l’impact de la nutrition sur les maladies chroniques, note Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm, qui a participé aux travaux pour la France. La nutrition n’est plus une affaire de second rang, comme on pouvait l’entendre il y a une vingtaine d’années. »

Peu de données fiables sur la consommation de sel

Pour mener à bien cet imposant travail, les chercheurs avaient une triple tâche : constituer une base de données fiable et la plus large possible sur l’alimentation dans 195 pays ; distinguer les différentes consommations (sel, sucres, acides gras trans, fibres…), par excès ou par défaut, associées à un risque accru de maladie chronique et de décès ; enfin, évaluer pour chacune de ces manières de mal s’alimenter la part de maladies et de mortalité qui lui est attribuable, indépendamment des autres causes.

Le réseau du GBD a travaillé à partir de l’ensemble des études de qualité satisfaisante disponibles sur les consommations alimentaires, malgré les difficultés d’harmoniser les données émanant des 195 pays. Il a « également utilisé les enquêtes sur les dépenses des ménages, les chiffres de vente des denrées alimentaires et eu accès à des données non publiques de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture », comme l’explique au Monde Ashkan Afshin, de l’IHME et premier auteur de l’article.


6 Avril 2019

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