L'Amazonie part en fumée



Contrairement à ce qu'annoncaient les autorités brésiliennes il y a deux mois, les contrôles satellitaires montrent une dévastation record entre août et décembre 2007.

L
a déforestation de l'Amazonie a connu une nouvelle accélération à la fin de 2007 avec quelque 7.000 km2 dévastés par les brûlages entre août et décembre 2007, un record depuis la mise en place du contrôle satellitaire il y a quatre ans, selon des données officielles.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva devait réunir aujourd'hui les ministres pour tenter de nouveau de renforcer le contrôle de l'Etat sur ces dévastations illégales opérées en général pour augmenter les surfaces d'élevage et de culture du soja.

Selon l'Institut national des recherches spatiales (INPE), les satellites ont détecté une déforestation effective (avec coupe rase des arbres) de 3.235 kilomètres carrés lors des cinq derniers mois de 2007, avec une pointe de 1.922 km2 pour les seuls mois de novembre et décembre. Comme le système n'enregistre que 40% des zones réélement dévastées, le gouvernement estime que 7.000 km2 ont été touchés d'août à décembre.

Ce chiffre représente déjà 60% de la déforestation enregistrée en un an entre août 2006 et juillet 2007.

Il représente une douche froide pour les autorités qui, il y a deux mois encore s'étaient félicitées de la baisse régulière de la déforestation depuis les niveaux historiques atteints en 2003 et 2004.

La ministre de l'Environnement avait indiqué mercredi lors d'une conférence de presse que 53% des surfaces concernées se concentraient dans l'Etat du Mato Grosso (centre-ouest), suivi dans le nord du pays par les Etat du Para (17%) et Rondonia (16%).

"Les activités typiques de ces Etats sont l'élevage et la culture du soja", a souligné Mme Silva. "Je ne crois pas à une coïncidence", a-t-elle dit, en soulignant que cette augmentation intervenait à un moment de hausse des prix sur le marché international des produits agricoles, dont le Brésil est grand exportateur.

Plus de 17% de la végétation originelle de la forêt amazonienne a déjà été détruite, dans la plupart des cas pour la création de pâturages. Certains chercheurs estiment que d'ici 2050, 40% de la forêt pourrait disparaître.


Reuters


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