Congo-Brazzaville: inquiétude sur l'état de santé de l'opposant Modeste Boukadia

Par RFI Publié le 05-03-2017 Modifié le 05-03-2017 à 01:14





« La vérité est en marche et rien ne l’arrêtera » Emile ZOLA.

Les proches de l'opposant Modeste Boukadia, président du Cercle des démocrates et républicains du Congo (CDRC), demandent à ce qu'il soit évacué en France pour recevoir des soins. Ex-candidat à la présidentielle de 2009, Modeste Boukadia a été condamné par contumace en 2014 à 30 ans de travaux forcés, puis arrêté à son retour dans son pays il y a un an, placé en détention à Pointe-Noire où il est depuis plus d'un mois hospitalisé dans une clinique privée. Son entourage assure que cet établissement n'est pas en mesure de lui apporter les soins nécessaires. Le ministre de la Justice, Pierre Mabiala, dit avoir demandé une contre-expertise médicale avant de statuer.


Au total, depuis le début de l'année, maître Senga, l'avocat congolais de Modeste Boukadia, dit avoir saisi trois fois le parquet pour réclamer l'évacuation en France de son client. Les deux premières demandes, dit-il, sont restées sans réponse. La dernière date du 25 janvier. Selon ses proches, Modeste Boukadia souffre d'une sévère insuffisance cardiaque, et la clinique où il se trouve ne serait pas en mesure le soigner.
« Nous avons de bons hôpitaux au Congo » rétorque pourtant Pierre Mabiala, le ministre congolais de la Justice. Modeste Boukadia est un détenu, rappelle-t-il, « il ne faudrait pas » que son état de santé « soit utilisé comme prétexte », raison pour laquelle, explique le ministre, avant toute décision « une contre-expertise médicale sera réalisée ».

« Passé à tabac »



Mais ce n'est pas tout, les proches de l'opposant assurent également que ce dernier a été « passé à tabac » durant sa détention. C'est d'ailleurs ce qui aurait détérioré son état de santé, selon eux. Ils demandent donc qu'une enquête soit ouverte. « On n'enquête pas sur du néant », répond le ministre de la Justice pour qui ces allégations sont « des mensonges ».

En décembre, les avocats français de Modeste Boukadia ont toutefois déposé une plainte « pour sévices » à Chartres, où réside sa famille. Selon l'avocate française maître Clamagirand, le dossier a depuis été transmis à Paris, et une information judiciaire est ouverte.

Il faut également rappeler que, selon ses avocats, la détention de Modeste Bokadia en elle-même est illégale dans la mesure où la loi congolaise prévoit que, si une personne qui a été condamnée par contumace est arrêtée, elle doit être immédiatement rejugée. Or cela fait plus d'une année que Modeste Boukadia a été arrêté. Le ministre de la Justice assure que son audition devant la cour d'assises devrait avoir lieu bientôt.


10 Mars 2017

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