Construire l'Europe, c'est sauver la France
Par Jeanne Emmanuelle Hutin



Au XXe siècle, les États nations ont été les fossoyeurs de l'Europe, le seront-ils encore aujourd'hui alors que l'Europe se trouve à la croisée des chemins et que se joue l'avenir des Européens ?

Au siècle dernier, les États nations d'Europe ont laissé monter une rivalité qui s'est muée en inimitié puis en guerres féroces. En donnant naissance aux totalitarismes, ils ont non seulement renié des millénaires d'avancées humaines, culturelles, économiques, politiques et sociales ; mais ils ont aussi brisé l'élan des générations : une grande partie de la jeunesse européenne est morte sur les champs de bataille !



On peut dire qu'un nationalisme étroit a enclenché le déclin de l'Europe et que, pour servir l'idée de leur propre grandeur, les États nations ont été, lors de ces guerres, les fossoyeurs du développement et de la paix des peuples européens. Sur ces ruines encore fumantes et pressentant un avenir incertain, des hommes et des femmes se sont levés pour reconstruire notre continent sur le roc de la réconciliation, du respect et de l'estime, de la démocratie et du développement. En transcendant leurs blessures et leurs modèles nationaux, ils ont su frayer un chemin d'avenir pour que les Européens deviennent des acteurs de la paix et de la liberté.



Nous profitons de leurs efforts aujourd'hui encore. Mais, c'est à notre tour d'écrire une page de l'Histoire de notre continent. Car l'Europe se trouve à la croisée des chemins : soit les Européens se transforment en profondeur pour devenir une communauté de peuples conscients de partager un même destin ; soit ils restent campés dans leur petit pré-carré, poussières de nations que les empires du siècle, Chine, Inde, Russie... risquent de contrarier sous de nombreux aspects ! Aujourd'hui comme hier, les peuples ont le choix : se replier sur eux-mêmes ou se tendre une main fraternelle.



La France, elle, doit choisir entre la force du fort et l'astuce du faible. La force du fort, c'est d'accepter de regarder la réalité en face. C'est se dire que si nos ancêtres ont donné leur vie pour sauver la France, il s'agit aujourd'hui non de mourir mais de vivre et d'inventer cette union politique européenne qui rendra au final chaque peuple plus libre et les Européens, maîtres de leur destin. L'astuce du faible serait de pousser l'Allemagne dans ses retranchements au prétexte que « puisque rien ne pourrait se faire sans nous », il suffirait par inertie ou entêtement, de les forcer à rallier nos idées.



La liberté des jeunes générations et l'avenir de la démocratie sont en jeu. Construire l'Europe politique est nécessaire pour exister au XXIe siècle. C'est aussi une espérance magnifique. Ne nous trompons pas de siècle. Construire l'Europe, c'est sauver la France, y renoncer c'est la condamner au déclin..

Juin 2012

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