L'Europe conclut un accord sur la crise de la dette
Avec Le Figaro


Les pays de la zone euro sont parvenus à boucler jeudi matin les grandes lignes d'un plan anti-crise passant par une forte réduction de la dette de la Grèce et la mobilisation de 1000 milliards d'euros pour empêcher la contagion.

La France, l'Allemagne et les pays de la zone euro sont tombés d'accord cette nuit peu avant 4 heures et après 10 heures d'intenses négociations menées en parallèle avec les banques créancières sur une décote de 50 % sur les titres de la dette grecque, levant le dernier obstacle à un vaste plan de réponse à la crise de la dette.

«Le sommet a permis d'adopter les éléments d'une réponse globale, d'une réponse ambitieuse, d'une réponse crédible à la crise que traverse la zone euro», a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse dans la foulée de l'annonce de l'accord. Et d''ajouter : «Il s'agit de décisions lourdes que personne n'aurait imaginé il y a un an. La France réclamait la convergence, c'est ce qui a été décidé. La France voulait éviter le drame d'un défaut, c'est ce qui est fait. La France souhaitait un fonds européen avec un effet de levier, c'est ce que nous avons fait également».



La directrice générale du FMI Christine Lagarde a salué les «progrès substantiels» réalisés lors du sommet européen à Bruxelles, félicitant les dirigeants de la zone euro pour avoir mis sur pied «un programme qui va répondre à la crise dans la région». «Dès à présent, j'ai l'intention de recommander au conseil d'administration du FMI le versement de la prochaine tranche de prêt» à la Grèce, a-t-elle déclaré dans un communiqué, tout en soulignant que l'application «des réformes économiques acceptées» par Athènes reste «prépondérante». Pour sa part, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a salué les «décisions extrêmement importantes» prises par les dirigeants de la zone euro lors d'un sommet qui a abouti à un plan de réaction à la crise de la dette.



La dette grecque ramenée à 120% du PIB en 2020

Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et Christine Lagarde ont du intervenir personnellement auprès des banques pour obtenir cette réduction substantielle de la dette grecque. Cette nuit a vu «une discussion entre des gens qui savaient qu'une catastrophe pesait sur leurs épaules», a expliqué le président français au bout d'un épuisant sommet de plus de huit heures.

Le sommet de l'euro, bloqué par la question grecque, avait frôlé l'échec peu avant minuit lorsque Charles Dallara, le chef-représentant des banques, a fait savoir qu'il n'y «avait pas d'accord sur quelque projet grec que ce soit, ni sur une décote particulière».

Selon Nicolas Sarkozy, les banques se sont finalement engagées sur un abandon de 50 % de leurs créances soit un effort de 100 milliards d'euros sur un total d'endettement public du pays de 350 milliards d'euros. Cette contribution du secteur privé, associée à un effort des États de la zone euro de 130 milliards d'euros, permettra de ramener la dette grecque de plus de 160% du PIB aujourd'hui à 120% en 2020, a ajouté le président français. Nicolas Sarkozy a également affirmé que les moyens du fonds de secours de la zone euro (FESF) seraient «démultipliés» de manière à atteindre «1400 milliards de dollars», soit «1000 milliards d'euros environ».



Une nouvelle ère s'est ouverte pour la Grèce

L'Allemagne a poussé le plus fort pour une décote importante, en menaçant de passer par la manière forte, à savoir une restructuration imposée de la dette grecque qui aurait lourdement pénalisé les banques créancières. La France et la Banque centrale européenne sont apparues en retrait, par crainte de déclencher une réaction en chaîne catastrophique aussi bien pour le système financier que pour d'autres pays endettés, comme l'Italie et l'Espagne.



Une «nouvelle ère» s'est ouverte pour la Grèce, s'est félicité le premier ministre grec Georges Papandreou. «Une nouvelle époque, une nouvelle ère s'ouvre pour la Grèce», a-t-il souligné lors d'un point presse, parlant d'un «nouveau départ» grâce à la réduction de la dette grecque décidée par les dirigeants européens après négociations avec les banques.
 
Octobre 2011

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