Eurobonds : une des solutions à la crise de l'euro
Avec Le Post


Et voilà qu'on se remet à parler de la création d'"Eurobonds", les obligations européennes, qui sont régulièrement évoquées depuis 2008. Si Angela Merkel, par la voix de son porte-parole, a d'ores et déjà refusé de s'y résoudre, les lignes bougent et le tabou commence à s'effacer.

Mais il faudra attendre un peu pour que des décisions soient prises. Le sommet franco-européen de ce lundi n'est que l'occasion d'afficher une unité sur la gouvernance de la zone euro. Il ne faut pas attendre de décision "spectaculaire", a indiqué Steffen Seibert à Die Welt ce lundi.

Les Eurobonds, en quoi ça consiste ?

Ce sont des titres de dette communs aux États européens. Ces titres seraient garantis par l'ensemble des Etats membres de la zone euro, afin de permettre aux pays incapables d'emprunter sur les marchés à des conditions acceptables, de pouvoir malgré tout se financer.

Jusqu'ici les pays comme la Grèce, l'Irlande et le Portugal ont eu besoin du soutien du Fonds européen de stabilité financière (FESF), créé en 2010 par les membres de l'UE, pour éviter d'emprunter à des taux impossibles.



La participation de la France dans le FESF est estimée à 90 milliards d'euros, celle de l'Allemagne culmine à 120 milliards.

Pourquoi l'Allemagne n'en veut pas, et la France à un degré moindre non plus ?

La création de ces obligations bouleverserait le système économique européen. Si les coûts d'emprunt des pays moins bien notés seraient plus bas, les pays notés AAA par les agences verraient les leurs augmenter. La logique de l'équilibre.

Berlin redoute que les pays les plus mal notés soient dissuadés d'entreprendre les réformes de rigueur nécessaires, indispensables aujourd'hui.

Et, le plus important, la Commission européenne aurait donc un droit de regard sur les budgets nationaux. Et ça, Berlin et Paris s'y refusent catégoriquement.



Les risques de ne pas les créer :

Si pour l'instant aucun pays majeur n'a eu à subir le tourbillon grec, l'Espagne et l'Italie pourraient voir leurs notes prochainement dégradées. Les risques de banqueroute provoqueraient alors un effet domino sur l'ensemble des pays de la zone euro. La survie de la monnaie unique serait clairement menacée.

C'est dans ce sens que le financier américain George Soros est allé jusqu'à conseiller l'exclusion du Portugal et de la Grèce de la zone euro.

Les lignes commencent à bouger :

Cité dans le Handelsblatt 13 août, le milliardaire a également accusé les tergiversations de l'Allemagne dans l'aggravation de la crise européenne. Voix écoutée dans la finance mondiale, ses déclarations ont eu le mérite d'apporter une réaction d'orgueil de Berlin.

Selon Die Welt, le gouvernement allemand "n'exclut plus, en dernier ressort, un transfert des moyens financiers avec des emprunts publics en commun". Selon cette source, "le maintien de la zone euro avec tous ses membres constitue pour [l'Allemagne] l'absolue priorité". Une avancée, car Berlin ne voulait pas en parler jusqu'ici.

Du côté de l'opposition allemande, le SPD pousse en faveur des Eurobonds depuis plusieurs mois, au même titre que les Verts, qui favorisent cette solution plutôt que de financer le FESF, où Berlin verse plusieurs milliards sans même convaincre les marchés.



Pour mettre les dettes européennes en commun, l'Elysée suggère de commencer par une harmonisation des politiques fiscales et budgétaire, précise Le Monde. En effet, l'Irlande possède par exemple d'énormes avantages fiscaux pour attirer les entreprises sur son sol.

Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand, se dit hostile aux obligations européennes "tant que les Etats membres pratiqueront leur propre politique budgétaire".

Du travail donc, mais le tabou semble derrière les décideurs européens, à savoir en premier lieu la France et l'Allemagne.

Septembre 2011

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