Macron plaide pour un big bang européen
Par Raphaël Bloch pour Les Echos - Le 26/09 à 15:41Mis à jour à 17:14


Budget, Finance, environnement, défense… le président de la République a exposé ce mardi à la Sorbonne ses propositions pour une refondation de l’Union européenne.

Budget, finance, environnement, défense, innovation, numérique... Emmanuel Macron a égrené pendant plus d'une heure ce mardi ses propositions pour son grand discours sur la refondation de l'Europe.

Dans l'enceinte du grand amphithéâtre de la Sorbonne, face à des étudiants français et étrangers, le président français a exposé son projet pour « relancer » l'Europe, qu'il a jugé « trop faible, trop lente, trop inefficace », mais essentielle face aux « grands défis » du monde.
Le chef de l'Etat a plaidé pour l'élaboration, d'ici à l'été 2018, d'une feuille de route pour mettre en oeuvre ses propositions dans la décennie à venir.

Un budget de la zone euro



Très attendu sur la question du budget, surtout après la victoire  d'Angela Merkel  lors des législatives allemandes, le chef de l'Etat a réaffirmé sa volonté de doter la zone euro de moyens propres, pilotés par un ministre des Finances et contrôlés par un Parlement. « Je n'ai pas de ligne rouge, je n'ai que des horizons », a expliqué Emmanuel Macron, alors qu'Angela Merkel et les libéraux du FDP, probables alliés de la chancelière allemande, sont défavorables à l'idée d'un budget de la zone euro.

Les ressources de ce « budget européen » pourraient venir de la taxation du secteur du numérique, de taxes environnementales et, à plus long terme, d'un impôt, par exemple l'impôt sur les sociétés, une fois l'harmonisation achevée, a déclaré le chef de l'Etat.

Une taxe carbone aux frontières de l'Europe



Sur le terrain de l'environnement, le président a plaidé pour une taxe carbone aux frontières de l'Europe. « Il nous faut une taxe aux frontières de l'Europe sur le carbone, c'est indispensable », a déclaré le président français.

Emmanuel Macron a également proposé de fixer au niveau européen un « juste prix » pour le carbone « suffisamment élevé » pour encourager la transition écologique, d'au moins 25 à 30 euros la tonne.

Une taxe européenne sur les transactions financières



Le locataire de l'Elysée a proposé de créer au niveau européen « une taxe sur les transactions financières », qui serait « affectée intégralement à l'aide » au développement. « Il y a deux pays en Europe qui ont une taxe sur les transactions financières », la France et la Grande-Bretagne. « Prenons cette taxe, généralisons-la à l'ensemble de l'Europe », a-t-il proposé.

Une force d'intervention européenne



Côté défense, Emmanuel Macron a proposé de renforcer les moyens de l'Europe en créant une « force commune d'intervention » européenne, un budget de défense commun et une « doctrine commune » pour agir.

Le chef de l'Etat a également plaidé pour la création d'une Académie européenne du renseignement, d'un parquet européen contre le terrorisme et d'une force commune de protection civile contre les catastrophes naturelles, ainsi que d'un Office européen de l'asile et d'une police européenne des frontières.

Un Office européen de l'asile



Outre ses propositions sur la sécurité et la défense, le chef de l'Etat a proposé d'améliorer la réponse de l'Union européenne à la crise migratoire en créant en 2018 un « espace commun des frontières, de l'asile et de l'immigration ».
L'idée d'Emmanuel Macron est que les migrants qui arrivent en Europe, principalement via l'Italie, ne puissent pas demander l'asile dans plusieurs pays s'ils ont déjà été déboutés à leur arrivée sur le continent européen.

Une Agence européenne de l'innovation



Le chef de l'Etat a proposé de créer une Agence européenne pour l'innovation, capable de financer en commun des champs de recherche nouveaux, comme l'intelligence artificielle.



26 Septembre 2017

Abonnez-Vous à Les Echos

Retour à l'Europe

Retour au sommaire

 
INFORMATIQUE SANS FRONTIERES • Paris •   
Paris
France
Europe
UniversitÈs
Infos
Contact