Le G 20 se fixe un objectif de 2% de croissance supplémentaire

Par Richard Hiault





Les ministres des Finances des vingt puissances économiques entendent accroître la croissance de deux points de pourcentage supplémentaires
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Les Grands argentiers du G20, réunis samedi et ce dimanche, à Sydney ont adopté un nouvel objectif. Devant la faiblesse de la croissance mondiale et la persistance d’un chômage de masse, les ministres des Finances des vingt pays les plus puissants économiquement de la planète entendent, d’ici 2018, accroître la croissance de deux points de pourcentage supplémentaires, en « développant des politiques ambitieuses mais réalistes ». « Cela représente plus de 2.000 milliards de dollars en termes réels et permettra la création de nombreux emplois », ont souligné les ministres. Cette ambition nécessite « l’accroissement des investissements, la hausse de l’emploi et la participation (NDLR au marché du travail), l’amélioration du commerce et la promotion de la concurrence (…) ».

Tout en reconnaissant des « signes d’amélioration » dans l’économie mondiale, en particulier un renforcement de la croissance aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Japon ainsi qu’une reprise dans la zone euro, « il n’y a pas de place pour la complaisance », ont insisté les ministres. « Cela permet de mesurer le chemin parcouru » depuis la crise financière, a relevé le ministre des Finances français, Pierre Moscovici. « En 2010, on s’était engagé dans la réduction des déficits, en 2012, on parlait de la survie de la zone euro », a-t-il rappelé. « Aujourd’hui, on parle de la croissance ».



Alors que les marchés émergents sont sévèrement secoué depuis plusieurs semaines par les sorties de capitaux liées, en partie, au changement de cap monétaire de la réserve fédérale américaine, les grands argentiers du G20 se sont engagés à « calibrer avec attention et à communiquer clairement » sur leur politique monétaire. Néanmoins, il apparaît implicitement que ces pays émergents se doivent aussi d’adopter des mesures en particulier en laissant leur taux de change s’ajuster à leur nouvel environnement. « Nous avons eu des échanges de vues, fait preuve de respect pour les politiques de chacun et de compréhension pour les effets collatéraux que (des politiques) peuvent avoir sur d’autres pays », a indiqué Christine Lagarde, directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI) à l’issue de la réunion.

Une directrice qui voit toujours d’un mauvais œil le blocage, par les Etats-Unis, de la réforme de l’actionnariat de l’institution multilatérale devant renforcer le pouvoir des grands pays émergents dans sa gouvernance. « Nous regrettons profondément que la réforme de la gouvernance et des quotas (NDLR : droits de vote des pays membres du FMI) agréée en 2010 n’est toujours pas effective (…) ». Les ministres exhortent donc les Etats-Unis à ratifier le texte « avant notre prochaine réunion en avril » à Washington.



Sur le plan de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, les grands argentiers ont franchi une nouvelle étape en approuvant la norme d’ échange automatique de données fiscales conçue par l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) que plus de 42 pays se sont engagés à appliquer. Cette norme va « renforcer la coopération fiscale internationale, placer les gouvernements sur un pied d’égalité lorsqu’ils cherchent à protéger l’intégrité de leur système de taxation et (permettre) la lutte contre l’évasion fiscale », selon le secrétaire général de l’Organisation, Angel Gurria. La mise en place de cette norme, qui va plus loin que des coopérations reposant sur la bonne volonté des différents pays concernés, doit démarrer fin 2015.

24 Février 2014

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