L'OMC parvient à un accord pour une réforme commerciale
Par Euractiv et Reuters • Traduction française de Ludivine Odoni





L’Organisation mondiale du commerce vient d’atteindre son premier accord pour une réforme commerciale. Quelque 160 ministres ont approuvé en cœur l’accord à Bali en Indonésie. Ce consensus pourrait générer 730 milliards d’euros en plus dans l’économie mondiale.

L'entente a été conclue après que Cuba lève sa menace d'opposer son veto à l'ensemble des mesures.

Les négociations, débutées le 3 décembre 2013, ont failli dérailler lorsque Cuba a refusé d'accepter un accord qui n'aiderait pas à mettre fin à l'embargo des États-Unis contre les îles des Caraïbes. Ce refus a repoussé les négociations au samedi suivant, le 7 décembre.

Cuba a ensuite conclu un compromis avec les États-Unis.

Mais certains restent sceptiques quant aux réels accomplissements découlant de cet accord.



« En se concentrant sur les problèmes de sécurité alimentaire, on a négligé le reste des négociations. » affirme Simon J. Evenett, professeur de commerce international à l'Université de St. Gallen en Suisse.

Les négociations ont débuté dans une atmosphère tendue puisque l'Inde menaçait de rejeter l'accord si un compromis sur la question des subventions alimentaires n'était pas trouvé, faisant ainsi référence à son important programme de stockage de denrées alimentaires destiné à nourrir les plus pauvres.

Le ministre du commerce indien Anand Sharma a finalement été satisfait par le compromis final. Alors que l'Inde avait insisté pour obtenir une dérogation permanente aux règles de l'OMC, le texte final a pour but de proposer une solution permanente dans les 4 ans à venir.

Bali marque une nouvelle aube pour les 159 membres de l'OMC, créée en 1995.



Cet accord sauve ainsi l'OMC de l'obsolescence et ravivera la confiance de beaucoup en ses capacités en matière d'abaissement des barrières commerciales, après 12 ans de négociations infructueuses.

L'entente facilitera le passage en douane des marchandises. Les analystes estiment que cet accord pourrait également stimuler l'économie mondiale en y injectant des milliards de dollars et en créant plus de 20 millions d'emplois, essentiellement dans les pays en voie de développement.

L'approbation de chaque gouvernement membre de l'OMC est toutefois encore requise.

Le chroniqueur de Reuters Ethan Bilby annonçait que l'accord de Bali avait sauvé l'OMC.

« Cette dernière discussion destinée à simplifier les règles douanières n'a pas l'ambition des précédentes. » Mais après plus de dix années de négociations infructueuses, elle montre qu'il existe toujours une forte volonté d'abaisser les barrières commerciales » écrit Bilby, et il ajoute :
« Les partisans de l'OMC insistent sur le fait qu'aucune barrière n'a été érigée après la crise financière de 2008, alors que l'instinct protectionnisme était à son paroxysme. »



Cependant, il existe d'autres formes de protectionnisme, plus subtiles, telles que les rachats par l'État, l'application de règles régissant les marchés publics et les réglementations liées à la protection des consommateurs qui peuvent avoir un impact similaire. Le prochain défi consistera à harmoniser les régulations, notamment concernant les restrictions en matière d'alimentation génétiquement modifiée, qui empêchent les producteurs de certains pays de cibler les consommateurs d'un autre pays. Cette tâche est bien plus politique et bien plus complexe qu'un simple abaissement des barrières tarifaires.

5 Février 2014

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