Centrafrique : Ban Ki-moon propose un plan en six points pour stabiliser la situation
Par AFP et jeune Afrique




A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité jeudi après-midi sur la République centrafricaine, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a proposé aux Etats membres un plan en six points destiné à stabiliser la situation dans ce pays et sauver des vies.

« Une partition de facto du pays est en train de se produire, avec les musulmans d'un côté et les chrétiens de l'autre. Cette partition pose les germes de conflits et de l'instabilité pendant les années à venir, peut-être pendant des générations », a dit M. Ban dans un discours.

Le Secrétaire général a remercié l'Union africaine et la France pour le déploiement de troupes en République centrafricaine mais il a estimé que ces troupes n'étaient pas suffisantes face à l'ampleur de la crise. Il a ajouté qu'il allait bientôt faire des recommandations concernant une future opération de maintien de la paix de l'ONU mais a rappelé que le déploiement d'une telle mission prendrait des mois.

« La population de la République centrafricaine ne peut pas attendre des mois. La communauté internationale doit agir de manière décisive maintenant pour prévenir une aggravation supplémentaire de la situation », a insisté le Secrétaire général

Il a donc proposé un plan en six points pour répondre aux risques les plus immédiats auxquels est confronté le pays.

Ce plan appelle à l'envoi dans les jours et les semaines qui viennent d'au moins 3.000 soldats de la paix et policiers pour renforcer les troupes de l'Union africaine et de la France déjà déployées. L'Union africaine envisage un accroissement des effectifs de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) et la France et l'Union européenne ont annoncé l'envoi de renforts, a noté M. Ban. « Je suis reconnaissant de ces engagements. Mais il faut plus, rapidement, et le reste de la communauté internationale doit partager le fardeau », a-t-il dit.

Dans son plan, le Secrétaire général propose également que toutes les forces internationales en République centrafricaine soient mises sous un commandement coordonné et que les troupes africaines reçoivent un soutien logistique et financier, notamment des rations, de l'eau et du carburant.

Le plan appelle aussi à un soutien tangible au gouvernement de la République centrafricaine pour l'aider à établir des capacités lui permettant de fonctionner.

« Ce soutien devrait inclure une assistance financière pour ramener les policiers dans les rues, les juges dans les tribunaux et les gardiens de prison à leurs postes », a dit Ban Ki-moon. Il s'est félicité de l'annonce par le Danemark d'une contribution de 2 millions de dollars à cette initiative.

Le plan appelle aussi à l'accélération d'un processus de réconciliation politique pour empêcher un délitement supplémentaire des liens communautaires et jeter les bases de la fin du conflit. Le Secrétaire général a rendu hommage aux efforts sans relâche du Médiateur en chef de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), le Président de la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso.

Ban Ki-moon a également annoncé que le Président de la Commission d'enquête sur les violations des droits de l'homme, qui a été mandatée par le Conseil de sécurité, allait se rendre la semaine prochaine en République centrafricaine pour démarrer le travail de cette Commission.

Enfin, le plan appelle les bailleurs de fonds à financer l'aide humanitaire, alors que seulement 15% de l'argent nécessaire pour cette année a été reçu.

La Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a achevé jeudi une tournée de quelques jours en République centrafricaine. Elle s'est rendue dans la ville de Bossangoa et s'est dit choquée par ce qu'elle a vu, notamment les maisons incendiées et les gens terrorisés.

En conclusion de son discours jeudi, le Secrétaire général a exhorté le Conseil de sécurité à soutenir son plan en six points. « J'exhorte les Etats membres à prendre les mesures nécessaires pour le mettre en œuvre », a-t-il insisté.


22 Février 2014

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