Dakar
Nouvel accord de paix entre N'Djamena et Khartoum

Par AFP et Reuters



Le président du Soudan, Omar Al-Bachir, et son homologue tchadien, Idriss Déby, ont signé, jeudi 13 mars à Dakar (Sénégal), un nouvel accord de paix pour mettre fin au conflit qui les oppose depuis cinq ans, via des mouvements rebelles, de part et d'autre de la frontière.

Le texte a été signé en marge du sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), en présence de plusieurs chefs d'Etat ainsi que du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Il prévoit que les deux parties, pour "se réconcilier (et) normaliser (leurs) relations", s'engagent à interdire "toute activité de groupes armés et à empêcher l'utilisation de (leurs) territoires respectifs pour la déstabilisation de l'un ou l'autre de nos Etats".

Comparé aux trois précédents accords de paix signés depuis 2006 entre le Soudan et le Tchad, tous restés lettre morte, celui de Dakar innove sur un point. Il prévoit la création d'un "groupe de contact" chargé du "suivi, de la mise en oeuvre de bonne foi du présent accord et du "monitoring" de ses violations éventuelles".

Composé de ministres des affaires étrangères africains, ce groupe de contact devrait se réunir une fois par mois pour s'assurer que la "déclaration de Dakar" est bien appliquée, voire plus fréquemment si l'une des deux parties en fait la demande.

En dépit de cette avancée, le scepticisme prévaut quant à la solidité de l'accord. Les rebelles des deux bords - ceux installés au Darfour, côté soudanais, comme ceux qui combattent à la frontière tchadienne - ont rejeté le texte, regrettant n'avoir pas été consultés. Il n'apportera pas, selon eux, de paix durable, que ce soit au Darfour ou au Tchad.

L'attitude des deux principaux acteurs du conflit fait également redouter que "l'accord de Dakar" fasse long feu. Deux jours avant sa signature, le président soudanais s'interrogeait publiquement sur l'utilité d'un nouveau texte alors que les précédents n'avaient pas été respectés. De son côté, le Tchad avait accusé le Soudan, quelques heures à peine avant la signature du document, d'avoir envoyé plusieurs colonnes rebelles en territoire tchadien.

L'accusation, non confirmée par les forces françaises présentes au Tchad et par la force européenne Eufor, déployée dans l'est du pays, a été repoussée par Khartoum. "Je peux vous assurer que c'est faux, a dit le ministre soudanais des affaires étrangères. Nous n'avons pas d'opposition (tchadienne) à l'intérieur du Soudan. Nous avons complètement fermé nos frontières à ces troupes." - (AFP.)

Mars 2008

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