Climat: les Etats étudient les moyens d'une action concertée avec l'ONU


Les Etats du monde ont discuté mardi des moyens de coordonner leur action avec les Nations unies pour lutter contre le réchauffement de la planète, en soulignant l'impératif d'une aide adéquate aux plus vulnérables d'entre eux, les pays les moins avancés.

Au second et dernier jour d'une conférence ministérielle sur ce thème devant l'Assemblée générale de l'ONU, plusieurs pays ont mis l'accent sur la nécessité d'aider financièrement les pays pauvres à s'adapter aux effets inévitables du réchauffement.

"L'action de l'ONU pour soutenir les efforts nationaux d'adaptation doit être renforcée, afin que les pays en développement puissent atteindre leurs objectifs de développement durable tout en répondant aux défis du réchauffement climatique", a ainsi déclaré l'ambassadeur d'Antigua et Barbuda, John Ashe.

M. Ashe, qui parlait au nom du Groupe des 77 et de la Chine - regroupant 132 pays - a insisté sur la responsabilité des pays développés, historiquement les plus pollueurs.

Il a appelé à une réponse globale aux défis du réchauffement "qui respecte le principe de la responsabilité commune mais différenciée".
"Sans efforts rapides et tangibles des pays développés, le réchauffement climatique conduira à une aggravation de la pauvreté et réduira à néant les efforts des pays pauvres pour parvenir à un développement durable", a-t-il dit.

"Le changement climatique est aujourd'hui un enjeu qui nécessite la mobilisation de l'ensemble des Nations unies", a déclaré de son côté le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner.

Une conférence doit se tenir à Copenhague en 2009 pour conclure des négociations devant commencer au plus tard en avril 2008, afin de mettre au point une stratégie de réduction des émissions polluantes pour succéder au protocole de Kyoto, qui expire en 2012. Cette "feuille de route" a été adoptée par la communauté internationale en décembre à Bali (Indonésie).

Le ministre indonésien de l'environnement, Rachmat Witoelar, a souligné la brièveté - moins de 21 mois - du temps accordé à ces négociations pour aboutir sur les quatre principaux axes dégagés à Bali: réduction du phénomène de réchauffement, adaptation des pays à ses effets, transferts de technologies et financement.

Appelant tous les Etats à "travailler davantage et de manière concertée", M. Witoelar a lui aussi affirmé que "les pays développés devaient montrer la voie".

Tavau Teii, Premier ministre adjoint de l'archipel de Tuvalu, pays menacé dans son existence par la montée des océans due au réchauffement climatique, a choisi de mettre l'accent sur l'aspect financier de l'action internationale.



"L'adaptation (aux effets du réchauffement) est une question cruciale pour un pays-atoll extrêmement vulnérable comme Tuvalu, où le point le plus élevé n'est qu'à quatre mètres au dessus du niveau de la mer", a-t-il lancé.

"Les ressources financières disponibles pour aider les pays en développement à s'adapter sont complètement inadéquates", a-t-il affirmé, citant un rapport d'Oxfam International estimant ces besoins à quelque 50 milliards de dollars par an, soit beaucoup plus que l'estimation de la Banque mondiale, à 10,4 milliards de dollars.

"Nous devons travailler ensemble, sous l'égide de l'ONU, pour trouver ces fonds supplémentaires", a-t-il dit.

Estimant que le chemin de Copenhague est "court mais semé d'embûches", Bernard Kouchner a affirmé que "les Nations unies sont le seul cadre d'une action universelle". "L'ONU seule peut affirmer et réaliser le principe fondateur d'une responsabilité commune et différenciée, a dit M. Kouchner, car ici, les pays les moins développés peuvent se faire entendre"..

Février 2008

L'ONU ouvre un débat sur le réchauffement climatique

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