COP 21
Obama : « Nous n'agissons pas assez vite » pour le climat

Par Patrick Bèle

Le président étatsunien s'est rendu en Alaska où les conséquences du réchauffement climatique sont particulièrement sensibles. Il a appelé à un accord lors de la conférence COP 21 de Paris en décembre prochain.

Le président Barack Obama est arrivé hier en Alaska pour montrer sa volonté d'agir vite face à l'urgence que représente le changement climatique. En clôture d'une conférence internationale sur l'Arctique à Anchorage, il a tenu une conférence de presse pour expliquer que le climat est le défi central de ce siècle.



«Nous sommes ici pour parler d'un défi qui définira les contours de ce siècle de manière plus spectaculaire que tout autre: c'est la menace urgente et grandissante du changement climatique», a déclaré Barack Obama
.


Multiplication des réfugiés sans accord à Paris

Pour lui le changement climatique est le défi central du XXIe siècle et il a mis en garde contre l'inaction. «Le climat change plus vite que nos efforts ne prospèrent» pour répondre à ces changements. «Aucune des nations représentées ici n'avance assez vite» a-t-il déploré. «Nous n'agissons pas assez vite… cela doit changer, on peut le faire». Il a exprimé sa volonté qu'un accord sur le climat aboutisse lors de la conférence COP 21 qui aura lieu en décembre prochain à Paris. Le président étatsunien a alerté sur le fait que sans accord, le nombre de conflits et de réfugiés n'allait cesser d'augmenter dans les années qui viennent.

Dans ce vaste état peu peuplé, l'Alaska, les effets du réchauffement climatique se font particulièrement sentir: recul des glaciers, hausse du niveau de la mer, fonte du permafrost (sous-sol gelé en permanence). «Ce qui se passe en Alaska nous concerne tous» a déclaré Barack Obama avant de se rendre dans la région.



Mais l'hôte de la Maison Blanche peine à faire émerger ces idées dans son pays. Il a dû imposer à ses adversaires républicains du Congrès de nouvelles normes pour réduire les émissions de CO2 des centrales électriques. Alors que les Etats-Unis sont le deuxième émetteur de gaz à effet de serre de la planète, Washington s'est engagé sur une réduction de 26% à 28% de ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2025.



Mais cette visite en Alaska a suscité la protestation de nombreuses associations de protection de l'environnement qui l'accusent de double langage. «Parler de l'urgence du changement climatique tout en autorisant une extraction massive de combustibles fossiles n'est pas une manifestation de leadership mais d'hypocrisie», dénonce une pétition lancée par le groupe progressiste Credo.

Les associations écologistes ne pardonnent pas au président d'avoir donné son feu vert aux forages pétroliers que compte entreprendre la compagnie anglo-néerlandaise Shell dans la mer des Tchouktches.


Le président a réfuté ces accusations en affirmant qu'il partageait les préoccupations des défenseurs de l'environnement quant aux forages offshore. Il a rappelé qu'il ne se souvenait «que trop bien» de la marée noire entraînée par l'explosion de la plate-forme de BP en 2010 dans le golfe du Mexique.


1er Septembre 2015

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