Leadership : les 100 jeunes Africains qui comptent
Par Malick Diawara

L'étude de l'Institut Choiseul, think tank installé à Paris, donne un éclairage pertinent sur les leaders économiques de l'Afrique.

Pour Pascal Lorot, président de l'Institut Choiseul, la justification de cette étude trouve ses racines dans un constat de plus en plus admis aujourd'hui par nombre d'observateurs de la chose économique africaine : "L'Afrique évolue, se transforme et se réinvente dans tous les secteurs, dans tous les domaines". Ses atouts : "La forte émergence de nouvelles grandes puissances mais aussi d'entreprises dynamiques et florissantes." Et de montrer du doigt "de grands chantiers qui s'ouvrent, des projets innovants qui se développent et des leviers de croissance qui se créent".

L'environnement économique et humain s'est apprécié

S'il est permis de penser que les réformes structurelles réalisées dans un passé pas si lointain en sont pour beaucoup dans la mise en place de cet environnement qui favorise l'initiative et sécurise mieux les affaires, force est de constater que la formation de plus en plus pertinente des jeunes Africains et leur sensibilisation plus poussée à l'entreprise y aident bien.

On comprend alors que sur les 54 États africains, 42 soient représentés dans cette première édition de ce qui est désormais baptisé le Choiseul 100 Africa. Comme l'Institut qui en est à l'origine, cette étude se veut "indépendante et non partisane" dans sa couverture de la zone méditerranéenne, de l'Afrique et de l'Europe avec laquelle le continent a d'étroites relations.

Des leaders de moins de 40 ans à fort potentiel

Le choix a ainsi été fait de cibler, d'identifier et de classer les jeunes dirigeants africains de 40 ans et moins appelés à jouer un rôle important dans le développement de l'Afrique dans un avenir proche. Concernant leur profil, ce sont des dirigeants d'entreprises florissantes, des entrepreneurs à succès, des investisseurs, des porteurs de projets innovants... Aux yeux de l'Institut Choiseul, "ils incarnent le dynamisme et le renouveau de tout un continent et portent les espoirs de toute une génération".

Dans le respect de ces critères, c'est un Nigérian, Igho Sanomi, 39 ans, P-DG de Taleveras Group (énergie et construction), qui truste la place de leader des leaders économiques de demain. Avec lui, sur le podium, un Tanzanien, Mohamed Dewji, P-DG de Metl, conglomérat impliqué dans plusieurs secteurs clés, enfin de l'Égyptien Hisham El Khazindar, P-DG de Citadel Capital.

Les constats du Choiseul 100 Africa

D'abord, face aux nouveaux besoins, de nouveaux métiers émergent, ensuite, il y a une forte émergence des femmes à des postes influents. Pionnières dans de nombreux secteurs, notamment dans la finance et les milieux institutionnels, elles figurent parmi les entrepreneurs les plus audacieux de leur génération. Elles sont 58 dans cette première édition du Choiseul 100 Africa.

Qu'en est-il concernant la répartition par région ? On constate une domination de l'Afrique de l'Ouest avec 58 lauréats, suivie de l'Afrique de l'Est, 50 lauréats, le Maghreb, 44, enfin l'Afrique centrale et australe, respectivement 25 et 23.

Quels sont les pays champions ? Le Kenya et le Nigéria tiennent la corde avec chacun 18 lauréats. Ils sont suivis de près du Maroc et de l'Afrique du Sud, 17 lauréats chacun, puis du Cameroun, 10. L'Algérie, la Tanzanie, la Côte d'Ivoire et le Sénégal sont également bien représentés.

Les secteurs porteurs ? La finance, les NTIC et l'agroalimentaire tirent leur épingle du jeu et sont parmi les secteurs les plus représentés. Par contre, eu égard à leur potentiel, l'énergie, les transports ainsi que la construction sont plutôt en retrait.

Au-delà de la photographie de la situation actuelle, un fait mérite d'être retenu : autant sur son potentiel de matières premières que sur celui des ressources humaines, l'Afrique a encore de la marge. De quoi nourrir un optimisme raisonnable pour l'avenir du continent.

Accéder au Choiseul 100 Africa au complet

27 Septembre 2014

Abonnez-Vous au Point Afrique

Retour à l'Afrique

Retour au Sommaire