NTIC : pourquoi les écoles numériques françaises misent sur l'Afrique
Par Hugo Baudino et Thibaud Grasland/CFPJ Alternance

Simplon.Co au Sénégal et en Côte d'Ivoire, l'école 42 en Afrique du Sud… Incontestablement, le Continent attire dans le domaine numérique. Récit.

A l'heure où l'Afrique se met au smartphone, un océan de possibilités s'ouvre pour l'économie numérique du continent. Sentant la nécessité d'une formation adéquate, les écoles du numérique françaises s'engouffrent dans la brèche. En ligne de mire de l'école Simplon.co, la Côte d'Ivoire où un centre de formation va être ouvert à Abidjan en novembre, et un autre à Bouaké en janvier 2016. Parallèlement, d'ici la fin de l'année, ce sera au tour du Sénégal, avec l'ouverture d'une école à Dakar.

Sur ce coup-là, c'est l'opérateur Orange Sénégal et son Centre des technologies de l'information et de la communication (CTIC) qui se joignent à l'aventure. Début octobre, aura également lieu l'Africa Code Week, mise en place par Simplon.Co, SAP et un Science Center du Cap (Afrique du Sud). L'objectif de l'opération : sensibiliser les jeunes publics, via des ateliers destinés aux enfants et aux adolescents, à la pratique du code et du développement web. L'Africa Code Week aura lieu dans 11 pays africains (dont six francophones).

Pourquoi Simplon.co s'intéresse-t-elle autant à l'Afrique ?

L'explication est à trouver dans la localisation de l'école, née à Montreuil, "Bamako sur Seine", plaisante Frédéric Bardeau, co-fondateur de Simplon.co. « Nos publics dans les centres de formation sont issus en majorité de la diaspora africaine. ». Après son implantation à Marseille, c'est aussi l'occasion pour l'école qui forme au développement par des formations courtes de continuer son expansion. « On y a vu une opportunité de croissance » avoue Frédéric Bardeau. Faisant partie de l'économie solidaire et sociale, notre seule feuille de route est d'augmenter notre impact.

Et en Afrique, il y a de la matière ! ». Pour les grands groupes qui s'associent à ces projets, l'intérêt est de développer un écosytème favorable au développement de leur activité, comme nous le confiait Ludovic Centonze, chef de projet pour Orange for Development. Ces deux nouvelles ouvertures font suite à un premier partenariat de Simplon.co en Afrique, à Johannesburg. L'opération a été faite en partenariat avec SAP et le Science Center de la ville, SCI-Bono. Il y a actuellement une promotion d'une vingtaine de personnes en formation, « pour la plupart issues des quartiers populaires, voire très populaires », précise le co-fondateur de Simplon.co. « Il y a également une majorité de femmes dans la promotion, conformément à notre philosophie », ajoute-t-il.

Un numérique à l'accent français en Afrique du Sud

L'Afrique du Sud, c'est aussi le pays choisi par l'école 42 pour poser un premier pied sur le continent.  La structure lancée par Xavier Niel et trois de ses acolytes a été contactée par une fondation sud-africaine pour les aider dans le lancement d'une école du numérique. « Nous allons utiliser notre méthodologie, exporter notre processus pédagogique », précise Nicolas Cedirac, co-fondateur et directeur général de 42.  Pourtant, l'expansion de 42 sur le continent africain devrait s'arrêter là pour l'instant, l'école étant encore jeune : « S'implanter dans d'autres pays n'est pas dans nos projets immédiats, nous nous contentons donc de répondre à des sollicitations, lorsqu'une association vient nous voir pour qu'on l'aide. ».

L'idée d'ouvrir des écoles 42 en Afrique est toutefois loin d'être abandonnée. Selon Nicolas Sadirac, « le concept 42 fait énormément sens pour la zone africaine, en termes de logistique et de méthodologie » . Et si une école 42 voit le jour en Afrique,  elle sera gratuite car cela répond «à la philosophie de 42». Avant de se lancer dans l'aventure 42, Nicolas Sadirac était directeur de l'École pour l'informatique et les nouvelles technologies (Epitech). Il avait justement ouvert un Epitech à Dakar il y a cinq ans.  Si l'école « marche très bien » selon lui, elle repose toutefois sur une logique bien différente de 42. «C'est une école privée assez chère (4.000 euros par an), destinée à l'élite locale ». Comme le confirme Samir Abdelkrim, consultant et bloggueur pour le site StartUp Brics, les grandes écoles  « ont tout à gagner à partir explorer de nouvelles régions si une logique de partenariat est respectée, la cocréation de valeur a du sens ». Reste à savoir combien de temps cela prendra…


30 Septembre 2015

Abonnez-Vous au Point Afrique

Retour aux Actions

Retour au Sommaire
INFORMATIONS SANS FRONTIERES
Paris
France
Europe
UniversitÈs
Infos
Contact